JANE CASSIDY

 A Quimper, Trevor fit souvent équipe avec une jeune chanteuse irlandaise alors assistante d'anglais dans un collège. Ce fut pour nous une amie délicate. Elle a, depuis, fait carrière dans son pays natal et notamment concouru pour l'Eurovision 85. Mon confrère et mentor, feu Jean Théfaine, en avait brossé le portrait...

 

Chanson

Jane Cassidy l'Irlandaise

un poids plume au pays du folk


Elle n'a pas de disque dans les vitrines, pas de nom en lettres géantes au sommet des affiches, pas d'imprésario, pas de matériel à la tonne. Juste une guitare, un sourire et une voix. Un peu Joan Baez, un peu Judy Colins. Poids plume au pays du folk mais un cœur gros comme ça.

A 21 ans, Jane Cassidy commence à travers la Bretagne une opération charme. Sans esbroufe, sans maquillage. Nature jusqu'aux boucles folles qui encadrent son visage drôle et sage à la fois.

La chanson traditionnelle, elle connaît. Un peu comme une source où elle se serait toujours abreuvée. Souvenirs tendres et flous d'une enfance irlandaise où la musique était reine. Elle rit : "J'ai commencé avec un groupe de cinq filles. On faisait des concours de chant, les Scor. J'ai joué aussi dans des hôtels, dans des bars. Avec mon frère on a fait aussi du country électrique. A 16 ans, j'ai vraiment découvert le folk de mon pays."

"Maintenant c'est chouette"

Jane n'en est pas à son premier séjour en France puisqu'elle a déjà fait étape à Paris et Morlaix. Cette fois elle a choisi Quimper  " pour jouer de la musique ". Sa nécessaire passion en marge de son travail d'assistante d'anglais au C.E.S de la Tourelle.

" Jusqu'à Pâques, dit-t-elle, on me demanda peu. J'étais déçue. Maintenant, c'est chouette. " Tout est parti d'un spectacle donné à Fouesnant. A partir de là, ce fut l'avalanche. : la fête des travailleurs du P.C., une kermesse à l'école Louis-Pasteur, le C.A.C. de Concarneau, le théâtre de Quimper en première partie de Joan-Pau Verdier, le Conquet. En juillet, elle a déjà plusieurs rendez-vous à son calendrier (notamment le 17 à la Maison pour Tous de Kerfeunteun).

Habituellement, Jane Cassidy se produit seule. Mais parfois des copains embarquent à ses côtés : Paul Wright, un compatriote ou bien Mac Trevor qui saute de la guitare au ukulele en passant par l'harmonica et le pandora. Son frère aussi l'accompagne mais lui est resté au pays (il sera là en juillet).

L'Irlande et ses paysages

Son répertoire ? Un peu de tout. Avec une évidente tendresse pour ce qui exprime "l'Irlande, ses paysages et tout ça. " L'aquarelle plutôt que l'eau forte. Les ballades de préférence aux protest-songs. Question de tempérament. Jane avoue d'ailleurs très simplement : " Je souhaite échapper un peu au quotidien, créer une ambiance, offrir un divertissement. "

 


 

Sa chanson la plus "engagée" (elle n'aime pas le mot) ou plutôt celle qu'elle préfère est signée Phil Coulter, un écrivain irlandais du Nord : "Elle dit tout. Exactement ce que je voudrais exprimer moi-même. Elle parle de sa jeunesse, de son amour pour le pays. " Cette chanson — " The town I love so well " — est aussi au programme de Pierre Bensussan qu'elle a entendu récemment chez Paul à Quimper.

Bensussan qu'elle aime comme elle aime le Breton Dan ar Bras, le Bothy Band, les Chieftains, les Furreys, Andy Irvine et Paul Brady, Maddy Prior, June Tabor, Sandy Denny, les "folkeux" anglais et écossais, ce folk traditionnel où elle se trouve "plus confortable".

Enregisrer un disque ? " A une époque, dit-elle, j'ai pensé que ce serait bien. A Londres d'ailleurs, quelqu'un voulait que j'en fasse un mais ça n'a pas marché. Maintenant je suis convaincue qu'il vaut mieux d'abord être une vraie professionnelle. "  Une moue amusée : "de tout façon, ce n'est pas important. "

Toutefois, si l'occasion se présentait, Jane fixerait volontiers sur le vinyle son répertoire actuel. Elle le ferait accompagner par son frère Franck (" Avec lequel je m'entends très bien musicalement ") qui joue de la guitare, de la mandoline, du violon et qui chante également.

En attendant, elle se contente d'interpréter les autres, " tout à fait heureuse d'être la voix, le médium ". Quant à composer elle-même, c'est une autre histoire. Un grand sourire : " Je n'ai pas tellement envie de montrer mon cœur "

On peut prendre contact avec Jane Cassidy du C.E.S. de la Tourelle, impasse Gauguin à Quimper. On peut aussi l'écouter : elle sera samedi 11 (F.J.C. de Penhars) à l'affiche d'un gala au profit des chômeurs aux côtés de Gweltaz, Mac Trevor, l'équipe de Nevenoe, etc.

Jean THEFAINE.

NB : Née à Kilkeel, Jane Cassidy est longtemps restée à Quimper dans les années 70 où elle se produisait le plus souvent en solo, notamment aux Douves durant le festival de Cornouaille mais aussi en duo avec Trevor au théâtre municipal, à l'auberge de Kerveoc où j'ai enregistré leur prestation. 

 

Les petits mots gentils de Jane...

 

Jane et son frère Frank apparaîtront à la fin des années 70 dans la série TV ‘As I Roved Out’. 

Dans les années 80, Jane tourne en Europe, passe juste avant Joe Cocker à la fête du Peuple Breton de 1982 devant 8.000 spectateurs à Brest, réalise trois albums, un single et deux cassettes de chansons pour enfants dans le cadre de la série ‘Swings & Roundabouts". En 1985, elle s'est classée 3e lors des sélections irlandaises pour l'Eurovision avec Long Before. Elle s'accompagne le plus souvent à la guitare mais tâte aussi du piano électrique.

Avec son époux, Maurice Leyden, elle monte des spectacles alliant chanson et histoire. le plus connu raconte la vie d'une femme de Belfast, Mary Ann McCracken. Elle et son mari ou son frère sont parfois accompagnés par des musiciens comme Anna Leyden ou encore Derek Williamson...

Après une carrière à la BBC, Jane Cassidy est toujours une figure de la scène folk et vit à Belfast. Maurice, son époux, a collecté foule de chansons des travailleurs du Lin. C'est le thème du 5e album de Jane paru en 2022. Son site : Ulster folk song. Son compte Twitter

L.Q.

 

 

 



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