LA BRETAGNE

 Nous voilà à Pâques 1975. Lors du festival de Poynton, dans le Scheshire, où Lyonesse est invité, Trévor y fait la connaissance de Chris Jo Beard. De cinq ans son cadé, natif de Macclesfield, Beard a fondé dans les années 60 le groupe Purple gang. Bœuf sur scène. Les deux hommes partagent une passion commune pour la musique de Jug band. Ce sont ces formations qui utilisent des instruments traditionnels mais aussi totalement bricolés avec les matériaux les plus divers.

Sur la photo ci-desus, Trevor est assis et Chris Joe Beard à droite. Ils scellent leur rencontre au cours d'une Swamp band' cajun style jam...

 AVEC GWELTAZ

Avec Lyonesse, Trevor boucle une dernière tournée en Italie. Toujours amoureuse de Trévor lorsqu'il est debout, Annie s'est en revanche lassée du Trevor assis face à la vaisselle à faire. Il finit par recevoir un magistral coup de pied au derrière qui le propulse jusqu'en Bretagne. Là, dans un français châtié, il se présente comme un troubadour celte venu tout droit de Cornouailles. 

En août 1973, le chanteur engagé Gweltaz ar Fur avait été appelé sous les drapeaux. Plus qu'une corvée pour le militant breton, connu de la scène folk depuis maintenant trois ans. Il a déjà à son actif deux 45 T et un album chez Warner. On l'a même entendu plusieurs fois à l'émission mythique Salut Les Copains. 

Douze mois plus tard, de retour de Lorraine, le soldat Gildas Le Fur va bientôt avoir affaire à Trevor : « A mon retour du service militaire obligatoire auquel je n'avais pu échapper, il vint s'établir en Bretagne et je l'hébergeai pendant plusieurs mois. Il participa à mon disque "Bonedoù Ruz" au chant, la pandora, le concertina...


"Nous somme alors en 1975. En studio, Trevor est aux côtés de l'irlandais Mick Hanly (The Monroes, Moving Hearts...), du sonneur breton Andreo Tomaz (groupe Skeduz). Gweltaz poursuit : "Ensemble, nous avons tourné ensuite avec Gégé Lhomme (guitare, dulcimer) André Thomas (Bombarde, binioù-kozh, Shenai, Clarinette, Bodhran) et Mikael Moazan ( Violon, mandoline). »

Et ces tournées ne passent pas inaperçues. Lorsque Jacques Vassal, journaliste, auteur prolixe sur le folk et la chanson, sort alors son livre, "Français si vous chantiez" chez Albin-Michel, il en parle en citant Trevor comme un "transfuge de la scène folk anglaise."


 En juillet 1975, deux titre de Trevor-Sheldon sont repris par The Wurzels sur leur album The Wurzels Are Scrumptious. Il s'agit de l'inusable Don't tell I Tell 'Ee et de The verger. Dans le même temps, les Muleskinners interprètent eux aussi Don't Tell I sur leur LP produit chez Hillside et intitulé The Same As Alway.

1975 est aussi l'année où Peter Nalder chante sur l'album Narsty Tayles un morceau qu'il a composé avec Trevor : Diggery Venn, The Raddle Man, chez Folksound records.

Pour couronner cette année faste, Trevor intervient dans une compilation, Let's all go to the Music hall, éditée par Argo en deux vinyls. Accompagné par un orchestre symphonique, il y chante la fameuse complainte du XIXe siècle, Sam Hall, popularisée par les Dubliners sur un rythme plus soutenu ou encore Johnny Cash. La voici avec les images où Crozier, en bon bourreau, pend Ronnie Drew, le leader des Dubliners... Cette interprétation de Trevor, où sa voix tranche avec la douceur des violons fait partie, avec Soldiers Three, de mes préférées.

 

Et c'est alors que va naître un duo décapant : Crozier and Beard, MacTrevor and Joe...

 

 


 

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