DERRIERE LES FOLKSINGERS

 Un temps (mais quand !?) Trevor eut un groupe nommé Bearded Oyster, l'huître barbue, auquel participa Lea Nicholson. Si l'expression Bearded Oyster évoque les parties intimes de la femme, je m'empresse de préciser que Lea est un chanteur, certes barbu, mais tout à fait convenable et qui joue du concertina depuis de fort nombreuses années. Aurait également fait partie du groupe Johnny Moynihan, le barde de Dalymount qui a introduit le bouzouki dans la musique irlandaise. C'est un compagnon de route d'Andy Irvine et des Planxty. 

 Le compositeur Jake Harries croit aussi se souvenir que Trevor chanta avec une certaine Margie Fearn qui, manifestement, n'aura pas la même notoriété que Nicholson et Moynihan. "Does anyone remember Margie Fearn who used to sing with Trevor Crozier ? She could sing the blues." Oui, on recherche activement Margie Fearn...

 

 Collaborateur d'Adge Cutler

 

 En 1968, Trevor propose une adaptation de Dorset is Beautiful à Adge Cutler and the Wurzels, les rois de la Scrumpy. Le titre est enregistré en public au Webbington Country-club, Loxton, Zummerzet. Il sera également repris en 72 par The Yetties. 

Le 19 avril 68, Cutler enregistre aussi chez Columbia Don't tell I tell' Ee, de Crozier et Kevin Sheldon. C'est le tout premier titre écrit par les deux compères. Il y en aura d'autres que Cutler exportera du Dorset vers le Somerset en percevant des royalties à la frontière. 

A Londres, district d'Archway,  Trevor Crozier  va vivre dans le sous-sol d'une maison où, à l'étage, on trouve Maddy Prior et Tim Hart, duo à l'origine du groupe Steeleye Span. Robin Dransfield est au dernier et répète les morceaux de guitare pour le tandem qu'il forme avec son frère Barry, virtuose du fiddle et fidèle à Trevor  jusqu'au bout.  


 

AVEC Cyril Tawney

 

De Londres, surfant sur la vague folk, Trevor écume le Devon et la Cornouailles. Les 24 et 25 juillet 1969, il accompagne pour quatre morceaux le chanteur Cyril Tawney sur l'album Children's songs from Devon and Cornwall édité par Argo. On l'entend distinctement à la mandoline sur The three huntsmen, à la guimbarde sur The Jolly Shilling et au concertina sur Johnny Greyman and his grey mare. En revanche, on ne l'entend pas rire quand il prête sa voix à My father had a horse. Ce qui dans sa bouche est un mensonge éhonté.

 


 Trevor est en tout cas multi-instrumentiste, voilà qui lui permet de multiplier les opportunités. Son outil de travail le plus original ? la pandora, sorte de luth inventé en Angleterre vers 1560 et qui sera l'instrument de prédilection de notre troubadour.

Un instrument magique

 Pour éponger quelque dette, Trevor m'a prêté sa pandora durant quinze jours, trois heures et vingt-sept minutes, si j'ai bonne mémoire. Je me souviens encore du bonheur d'en jouer. De ses cordes réglées avec je ne sais plus quel accord s'élevait un son cristallin qu'appréciait également feu le Penn Soner du bagad Kemper, Erwan Ropars, penché des soirées entières sur cet instrument au bar des Deux-Cornouailles. Manifestement, Trevor lui devait aussi de l'argent. Beaucoup d'argent...


 (A SUIVRE)



 

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